vendredi 17 avril 2009

Emile Zola, Au bonheur des dames.


Au bonheur des dames est l’un des romans de la série des Rougon Macquart d’Emile Zola. Cet ouvrage est, par bien des aspects, digne de l’attention de tout lecteur. En effet, Au bonheur des dames a quelques singularités qui ne manquent pas de le démarquer du reste de l’œuvre de Zola.

On reconnaîtra, bien sûr, la touche si particulière de l’auteur, ce style cru et sans inutiles fioritures qu’il se plaît à manier avec impertinence.

Le lecteur assiste ici avec délectation à l’implacable dissection de la vie, des sentiments et des comportements de chaque personnage. Cette façon de voir ces derniers est à la fois géniale et incroyablement cruelle. Car l’auteur ne se contente pas de maltraiter ses personnages et de les mener à leur perte. Il les prive de liberté, ne leur offre aucune échappatoire, et détaille leurs actes et pensées au point que c’en est presque indécent.

Malgré cela, la précision encyclopédique des détails techniques force l’admiration et offre à l’histoire un réel aspect véridique. Au bonheur des dames plonge le lecteur dans l’univers des grands magasins avec un impressionnant réalisme et une force inimitable.

Bien qu’Au bonheur des dames se distingue du reste de l’œuvre de Zola, il n’échappe pas pour autant à l’habituelle ambiance triste, douloureuse et noire que l’auteur fait régner dans tous ses romans. Cependant, malgré le regard éternellement pessimiste de Zola sur la société qu’il dépeint, on note dans Au bonheur des dames une évidente différence. Car si tout au long de l’œuvre Denise et Mouret, les personnages principaux, souffrent mille morts, le roman finit sur une note très optimiste, du moins pour ces deux-là. Ils sont effectivement les seuls ou presque à échapper à leur triste sort : Deloche est renvoyé, Bourdoncle perd définitivement sa suprématie dans l’établissment, Madame de Boves est prise en train de voler dans le magasin (précisons ici qu’ « Au bonheur des dames » est le magasin de Monsieur Mouret dans lequel Denise est employée).

Pour tout ceci, Au bonheur des dames reste un incontournable de l’œuvre de Zola.


Charlotte

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