lundi 20 avril 2009

Amélie Nothomb, Stupeur et Tremblements.


C’est un roman autobiographique, car de nombreux traits de caractère sont communs au narrateur et à l’auteur.

Amélie a vécu une partie de son enfance au Japon car son père était un ambassadeur belge en poste dans ce pays. Plus tard, elle décroche un poste d’interprète dans une grande firme, mais elle sera très vite confrontée à la rude réalité du monde entrepreneurial où la course à la perfection fait rage et où les plus faibles n’ont pas leur place. Face à cette réalité, notre héroïne sera d’abord soulagée par l’arrivée de Fukui, sa supérieure, chez qui elle admire tout. Mais peu à peu, l’enchaînement de petites erreurs entraîne la descente aux enfers d’Amélie. Son quotidien sera ramené aux tâches les plus basiques, sa vie étant désormais ponctuée par la distribution de courriers, de photocopies ou même de cafés… Puis viendra l’archétype de l’échec professionnel en entreprise : Amélie sera obligée de récurer les toilettes et d’en changer les rouleaux, tâche bien plus dégradante que celle qui consiste à être au chômage, surtout si l’on sait quel poste elle occupait au début de ses mésaventures.

Pour ma part, j’ai détesté ce livre car je n’ai aucunement adhéré à l’humour de l’auteur qui me semble reposer sur des clichés et des préjugés autour de la société salariale des Japonais, clichés que je juge abjects. Le personnage reçoit le titre de « gaijïn » au début de l’histoire, mais ne fait aucun effort afin de se normaliser son « statut », se plaignant qu’on la considère comme une étrangère alors qu’elle ne cherche pas vraiment à connaître la culture japonaise et se raccroche inlassablement à son modèle occidental : apparemment l’adaptation n’est pas de mise chez l’héroïne ! Par ailleurs, le Japon, ou, plus précisément, son univers du travail étant les sujets principaux de ce livre, j’ai trouvé curieux que l’auteur ait rendu « aphones » tous les personnages japonais, ne leur donnant la parole que pour exagérer à plaisir la caricature. Ce qui m’a paru le plus bizarre, c’est de voir comment Stupeurs et Tremblements a pu être jugé humoristique et bien écrit au point de recevoir un prix. Bref, ce livre m’est resté en travers de ma gorge, car il me semble que l’auteur rit d’un sujet qui n’est pas maîtrisé, comme me le montre son récit d’expérience peu développé, comme nous le montre également sa maigre vision du Japon en général.

David

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